Saturday, December 5, 2015

Windows by Charles Baudelaire

Omar Akram - Searching



Windows
Charles Baudelaire

Looking from outside into an open window one never sees as much as when one looks through a closed window. There is nothing more profound, more mysterious, more pregnant, more insidious, more dazzling than a window lighted by a single candle.
What one can see out in the sunlight is always less interesting than what goes on behind a windowpane. In that black or luminous square life lives, life dreams, life suffers.

Across the ocean of roofs I can see a middle-aged woman, her face already lined, who is forever bending over something and who never goes out. Out of her face, her dress, and her gestures, out of practically nothing at all, I have made up this woman's story, or rather legend, and sometimes I tell it to myself and weep.

If it had been an old man I could have made up his just as well.

And I go to bed proud to have lived and to have suffered in some one besides myself.

Perhaps you will say "Are you sure that your story is the really one?"
But what does it matter what reality is outside myself, so long as it has helped me to live, to feel that I am, and what I am?


Is It Not Pleasant
Charles Baudelaire

Is it not pleasant, now we are tired,
and tarnished, like other men, to search for those fires
in the furthest East, where, again, we might see
morning's new dawn, and, in mad history,
hear the echoes, that vanish behind us, the sighs
of the young loves, God gives, at the start of our lives?

The original text in french

Les Fenêtres
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.

Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.

Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément. Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.

Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?


N'est ce pas qu'il est doux
Charles Baudelaire

N'est-ce pas qu'il est doux, maintenant que nous sommes
Fatigués et flétris comme les autres hommes,
De chercher quelquefois à l'Orient lointain
Si nous voyons encore les rougeurs du matin,

Et, quand nous avançons dans la rude carrière,
D'écouter les échos qui chantent en arrière
Et les chuchotements de ces jeunes amours
Que le Seigneur a mis au début de nos jours ?

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